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La Fête Avec la Reine de la Nuit Parisienne: Régine Zylberberg

La Reine de la Nuit revient sur sa carrière parsemée de cristaux et de plumes, de son amitié avec Karl Lagerfeld à sa collection de plus 700 chaussures.

"Donnez-moi n'importe quoi avec des paillettes ou des sequins et je suis partante", a déclaré Régine Zylberberg à Re-SEE. Une telle déclaration n’est pas surprenante venant de la célèbre reine de la nuit parisienne à la chevelure flamboyante. À son apogée dans les années 1970, la propriétaire possédait 23 clubs à travers le monde (de Londres à Monte Carlo en passant par Kuala Lumpur) - sans parler du beau monde, de Diana Vreeland à Serge Gainsbourg et Salvador Dali qui rêvaient de franchir ses portes. (D’après la légende, en 1976, en arrivant devant la porte du tout nouveau Chez Régine sur Park Avenue, Mick Jagger s'est vu refuser l'entrée parce qu’ils portaient des baskets et pas de cravate.) "J'ai adoré chaque instant de cette vie" confie régine aujourd'hui âgée de 91 ans. "Chaque nuit, chaque fête."

Ici, elle revient sur sa carrière parsemée de cristaux et de plumes, de son amitié avec Karl Lagerfeld et sur les créations fantastiques qu'elle a eu la chance de porter. 

J'ai commencé par être ce que vous appelleriez une "dame pipi", c'est-à-dire la dame qui se trouve à l'entrée des toilettes. Très vite, je suis passée au vestiaire puis j’ai travaillé derrière le bar du Whisky à Gogo. J'y ai rencontré Serge Gainsbourg. Il jouait du piano au bar d'en face. Nous sommes devenus bons amis et, plus tard, il m'a écrit certaines de mes meilleures chansons. J'ai endossé de nombreux rôles au Whisky à Gogo - j'ai commencé à mettre des disques vinyles et à les changer, donc, d'une certaine manière, j'étais DJ. Je trouvais plein d'idées pour que l'endroit soit plein, puis finalement j'ai ouvert mon premier club dans le 6ème arrondissement de Paris.

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J'ai commencé par dire que mon club était plein, donc les gens voulaient désespérément y venir. Peu importe qui vous étiez, vous ne passiez pas les portes ! Il était plein. Au bout de trois mois, les files d'attente étaient folles ! Il n'y avait pas de juke-box, quelqu'un changeait les vinyles. J'avais aussi de la musique live et des soirées à thème. Ça a été un vrai succès. Tout le monde était là. À la fin des années 70, j'avais 23 boîtes de nuit dans le monde entier. J’étais dans un club différent tous les deux jours. C'était fou. Je n'ai pas de meilleur souvenir, mais j'ai adoré chaque instant de cette vie. Chaque nuit, chaque fête. J'ai choisi ma clientèle et tout le monde s'est éclaté, moi aussi.

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Quand j'ai rencontré Karl Lagerfeld, il avait 23 ans. C'était dans ma boîte de nuit dans le 6ème. Il travaillait chez Patou. Il était un peu potelé et, ensemble, nous avons tous les deux décidé de suivre un régime. Il est resté mince… Moi, eh bien, c'était moi. Il était toujours chic et me faisait me sentir élégante et belle. C'est pourquoi Chanel est devenue l'une de mes marques préférées. Ça me faisait sentir comme une femme, une femme qui pouvait être prise au sérieux. Karl a également réalisé toutes mes tenues pour mes soirées à thème brésiliennes et pour les carnavals chaque année. Ces tenues étaient parmi mes préférées - elles avaient des cristaux, des plumes, des paillettes et des sequins. Je les ai données au Musée d'Art Moderne lors de son ouverture. Karl était un ami incroyable, un artiste incroyable. Il ne passait pas par quatre chemins et j'aimais ça.

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Il me faisait 50% de réduction, alors mes placards étaient pleins. Mes amies étaient envieuses… C’est vrai que j’ai une collection de 700 paires de chaussures. Mes marques préférées sont Chanel, Louboutin et Jimmy Choo. J'aime les talons hauts. Je n'ai jamais aimé les plate-formes, ça me rappelle trop la guerre. J'ai toujours aimé les talons hauts et pointus - mais ça fait mal, alors pour les soigner, je plongeais mes pieds dans l'eau glacée, puis je revenais en courant et dansais le flamenco pendant encore quatre heures. Aujourd'hui, je ne porte que des ballerines, mais je danse toujours. Même si c’est dans ma cuisine!

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Dans les années 70 j'ai eu l'honneur de présenter ma ligne, Zoa de Régine, chez Bloomingdale's. J'avais toutes les vitrines de gauche et Diane von Furstenburg avait celles de droite. Les miennes ressemblaient à mes clubs - j'avais des mannequins qui dansaient dans mes robes, qui étaient très excentriques et colorées avec beaucoup de mousseline. On a même fait un défilé dans mon club à New York et à Paris. C'était tellement amusant.

J'ai toujours aimé les vêtements. Ils m'ont aidé à affirmer ma personnalité. Je n'avais pas grand-chose quand j'étais jeune, alors quand j'ai eu les moyens, j’en ai acheté énormément. Aujourd'hui, cependant, je n'ai plus besoin d'autant de choses et j'ai décidé de me séparer de certaines de mes plus belles pièces. J'espère qu'elles iront dans le placard de quelqu'un d'autre et auront une autre vie.

Je portais beaucoup d'Ungaro parce que ses matières - soies, cuirs et surtout ses imprimés - étaient très beaux et uniques. Je me suis vraiment reconnue dans ses créations. J'ai plus de 40 pièces de lui, dont certaines que j'ai confiées à Re-SEE. J’ai aussi consigné des pièces Jean Paul Gaultier qui me tiennent beaucoup à coeur car j’aime son excentricité. J'ai environ 30 pièces de lui. Il a confectionné mon costume pour l’un de mes spectacles au théâtre des Bouffes du Nord. C'est un ami depuis des années, je le respecte et l'adore… Il y a aussi une veste noire avec des poignets en fourrure que les gens remarquaient beaucoup quand je la portais. Ça faisait très femme. C'est de Guy Laroche, un créateur que j'admire pour sa délicatesse et ses lignes, qui ont toujours sublimé les femmes. J'ai consigné beaucoup de pièces Chanel et ce sont tous des looks classiques pour moi - la chemise en soie et les costumes. La perfection. Mais, vraiment, donnez-moi n'importe quoi avec des paillettes ou des sequins et je suis partante.

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Je ne suis pas du tout nostalgique, mais il y a une pièce dont je ne peux pas me séparer : mon boa en autruche rouge. Nine Verges l'a fait pour moi, et le propriétaire du Moulin Rouge me l'a offert en cadeau. Je pensais pouvoir m'en séparer, mais finalement je n'ai pas pu. Il incarne mon excentricité, mon énergie et ma notion de plaisir. D'une certaine manière, ma carrière aussi. Je pense que je le garderai pour toujours. Je serai peut-être même enterrée avec!

mots confiés à Zoe Ruffner

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Collection Personnelle de Régine

Image d'une femme avec des sacs à main

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